1/ Bonjour Sarah, pourrais-tu te présenter en quelques mots?
Je m’appelle Sarah Jean-Gilles, j’ai 25 ans et je suis originaire de Martinique.
Je suis sportive, je pratique du hand-ball en compétition depuis l’âge de 9 ans.
Concernant mon parcours scolaire, à mes 21 ans, j’ai quitté mon île natale pour poursuivre mes études de biologie.
J’ai intégré un master de biologie-santé à l’université de Cergy-Pontoise car j’avais pour ambition de travailler dans le secteur de la recherche. À l’issue d’un stage très intéressant au sein du laboratoire Inserm U1026 Biotis spécialisé en ingénierie tissulaire, j’ai réalisé que je souhaitais contribuer à l’innovation en Santé et plus spécifiquement dans le domaine du dispositif médical.
Pour enrichir mes compétences en ingénierie, je me suis ainsi réorienté vers le Master Sciences et Numérique pour la Santé (spécialité Ingénierie des dispositifs pour la Santé) de l’Université de Montpellier.
Nouvelle formation, nouvelle ville, nouveaux défis ! Pluridisciplinaire, je dispose aujourd’hui de nombreuses compétences qui m’apportent une vision originale de l’ingénierie en Santé.
Fraîchement diplômée, j’ai pris le parti d’anticiper la pénurie d’embauche symptomatique de la crise sanitaire ; profiter de cette année compliquée pour potentialiser mes compétences en attendant que la situation s’apaise.
Je me suis donc intéressé à CentraleDigitalLabLaPlateforme_, une formation d’un an co-dispensée par l’Ecole Centrale de Marseille et La Plateforme_ dont la description avait été partagée par le responsable de mon master.
Séduite par les modules d’enseignement proposés notamment en Intelligence Artificielle et Data Analyse, j’ai postulé avant même l’obtention de mon diplôme.
2/ Comment ça s’est passé cette nouvelle aventure et pourquoi as tu choisi la Plateforme_ ?
J’ai donc intégré la promotion CentraleDigital@LabLaPlateforme_ 2020-21 en septembre dernier. Après cinq semaines de cours intensifs, j’ai commencé à travailler sur un premier projet alors que je découvrais tout juste les bases de la programmation.
Malgré ma grande capacité d’adaptation, je devais me rendre à l’évidence : un mois et demi pour intégrer autant de nouvelles notions s’avérait trop peu.
J’ai donc pris la décision en décembre de basculer à l’IA School sous les recommandations d’une des responsables de la formation.
Même si au début, j’ai vécu cette réorientation comme un échec, avec du recul, je n’ai aucun regret. J’y suis épanouie car j’évolue à mon rythme et la pédagogie active me rend très autonome dans mon apprentissage. J’ai appris énormément en sept mois et j’ai acquis un grand nombre de compétences.
3/ Peux-tu nous parler des projets que tu as réalisés ?
J’ai réalisé de nombreux projets mobilisant plusieurs compétences : un algorithme capable de résoudre un sudoku, implémenter un système capable de prédire le prix d’une voiture en fonction de différentes caractéristiques (année de fabrication, kilométrage, carburant, mode de transmission, …), un outil capable de diagnostiquer le risque cardiovasculaire d’un individu en fonction de différents facteurs (poids, taille, sexe, glycémie, taux de cholestérol, activité physique, âge,…), un dashboard pour étudier l’évolution de la pandémie de COVID, un classifieur d’image capable de prédire les animaux figurant sur une image.
Actuellement, en parallèle de mon stage, je travaille sur un système de base de données relationnelles.
4/ Un message pour de futurs apprenants de la Plateforme_ ?
N’ayez pas peur de passer dans le côté obscur de la force.
Profitez de cette façon originale d’apprendre et d’acquérir des compétences. Une méthode « antiacadémique », basée sur une pédagogie active qui valorise un apprentissage autonome et responsable indissociable de la collaboration et l’échange avec les autres.
5/ Peux-tu nous partager ton retour en tant que femme sur l'univers de l'IA ?
C’est génial et vraiment inspirant. Nous devons montrer que nous avons tout autant notre place que la jante masculine dans ce secteur d’activité. J’aimerais vraiment promouvoir ce que je considère comme un métier d’avenir auprès de mes consœurs.
Ambitionnant de devenir spécialiste IA en Santé, j’espère que la proportion de femmes exerçant ce type de poste augmentera avec les années !
6/ Tu fais ton stage dans le milieu de la santé, au sein d'un laboratoire plus précisément.
Quels liens peux-tu faire entre ces 2 domaines ?
Pour toi, est-ce indispensable d'associer l'IA dans le domaine de la santé ?
L’intelligence Artificielle trouve sa place dans tous les domaines et particulièrement en Santé.
Comme vous pourrez le lire dans mon profil, je suis convaincue qu’il vaille « mieux prédire pour guérir !».
En l’occurrence, le projet sur lequel je travaille actuellement a pour finalité de développer un outil d’aide au diagnostic de patients cérébrolésés.
Outre le diagnostic, l’IA peut entre autres servir à évaluer le risque pour un individu de développer une maladie en fonction de facteurs prédictifs (âge, sexe, pathologies, activité sportive), prédire son évolution, l’étude épidémiologique d’une maladie (par exemple : évolution de la pandémie de covid dans le monde), la robotique médicale ou bien encore de nombreuses applications en chirurgie. Autant de perspectives d’applications de l’IA, dont les potentialités à révolutionner le secteur de la santé ne sont plus à démontrer.
En mon sens, il devient donc indispensable d’implanter l’IA dans la Santé et cette problématique prend d’autant plus de sens avec la crise sanitaire que nous traversons actuellement.
Par ailleurs, dans notre ère fortement marquée par la transition numérique des secteurs et en particulier la digitalisation du système de santé, l’application de l’IA en Santé me paraît évidente.
7/ Penses-tu que cette formation a été bénéfique pour toi ?
Totalement ! Ma montée en compétences depuis mon entrée en septembre est plus que considérable.
Mes collègues et même, mon entourage constatent ma progression et moi-même je me sens aujourd’hui à l’aise dans ce domaine qui me semblait pourtant si inaccessible.
Il s’agit pour moi, d’une expérience très enrichissante tant sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan humain.
J’y ai rencontré des personnes formidables (petit clin d’œil à « ma Rima ») qui ont fortement contribué à ma progression et mon épanouissement professionnel ! Je tiens d’ailleurs à tous les remercier pour leur soutien et je leur exprime ma profonde reconnaissance.
En définitive, cette expérience est sans nul doute le plus gros challenge auquel j’ai pu être confronté jusqu’à présent.
Les débuts ont été difficiles, sortir de sa zone de confort n’est jamais chose facile mais le jeu en valait la chandelle !
8/ Si tu aurais un message pour les femmes qui veulent se lancer dans l’IA mais qui n’osent pas, quel serait t’il ?
Comme dirait Beyoncé « Let’s run the World… of IA ! »
Retrouvez Sarah sur son LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/sarah-jean-gilles/