Intégration de l’IA générative dans les entreprises
La deuxième partie de la soirée a exploré les stratégies pour intégrer l’IA générative en entreprise, avec des interventions de :
- Joël Gombin, responsable du Lab IA de La Plateforme.
- Olivier Sire, responsable excellence opérationnelle du groupe ADF.
- Virginie Galindo, head of Discipline Data chez Thales.
Les discussions ont porté sur les usages des Large Language Models (LLM) tels que les chatbots internes, l’automatisation des tâches, et l’aide au développement informatique. Les intervenants ont comparé diverses solutions d’IA, y compris celles d’Open AI, Google, Microsoft, et des modèles open-source comme Mistral.ai, partageant leurs expériences et ressentis.
Olivier Sire, ADF, a d’abord évoqué les projets réalisés avec les étudiants de La Plateforme et Centrale Marseille (cursus CDL), puis il a souligné les réticences initiales à intégrer leurs données dans des LLMs comme ChatGPT. Après des tests approfondis avec leurs propres LLMs, l’équipe a estimé qu’exploiter intelligemment ses données non confidentielles avec Open AI pouvait se faire sans risque.
Il a insisté sur l’importance d’expérimenter rapidement, de tester différents modèles open-source puis propriétaires. Il a également noté que, bien que la digitalisation ait promis une augmentation de productivité de 20%, les gains réels se sont manifestés davantage en termes de qualité. Il constate une tendance similaire avec l’IA générative, se concentrant plus sur l’efficience que sur la productivité brute.
Le sujet de la confidentialité et de la sécurité des données a été identifié comme majeur, que ce soit pour les ETI ou les grands groupes, en particulier ceux ayant des activités dans la défense. Les PME sont également confrontées à un nombre croissant de projets en shadow IT, ce qui pose des questions de performance à long terme et de sécurité.
Joël Gombin, La Plateforme, a insisté sur l’importance d’apprendre à comprendre le fonctionnement, les limites et les possibilités des LLMs. Il a souligné que l’évolution future pourrait inclure des LLMs spécifiques à différents domaines, rendant cruciale l’éducation des utilisateurs pour éviter toute aliénation technologique.
Virginie Galindo, Thales, a présenté les initiatives de Thales, telles que l’utilisation d’outils internes en open-source et l’organisation de « Prompt Parties » pour aider les employés à comprendre et utiliser l’IA dans leur travail quotidien. Ces sessions pratiques, comme « comment améliorer ses compétences en cuisine grâce au prompt ? », montrent comment des compétences générales peuvent être appliquées à des besoins spécifiques de l’entreprise. Virginie Galindo a précisé que Thales a rapidement adopté l’IA grâce à un partenariat fort avec Microsoft, en fabriquant des outils internes de type code assistant et knowledge assistant, dans un esprit de « learning by doing ».
Un aspect crucial abordé a été l’accompagnement des collaborateurs dans l’adoption de l’IA générative. Les discussions ont mis en avant l’importance de la démystification et de la sensibilisation pour faciliter cette transition technologique. Tous les participants ont insisté sur la nécessité d’acculturer les décideurs et les équipes métiers. Au-delà de la rédaction de prompts, il est important de comprendre le fonctionnement des systèmes d’IA générative pour éviter les désillusions et les risques pour l’entreprise.
« Il est essentiel d’acculturer les personnes à la rédaction de prompts et à l’utilisation de ces outils pour limiter les freins liés à la peur. » Olivier Sire d’ADF.
En matière de démarche, une fois l’acculturation faite, il est crucial de travailler avec les métiers pour identifier les bons cas d’usage, tester et améliorer avant de lancer en production, et rester en veille car les technologies évoluent très rapidement.